26.9.05

Les enduits terre

Petit rappel pour les nouveaux (et ceux qui n'ont pas suivi correctement). La paille a donc été posée entre l'ossature bois, elle est brute et posée à chant (ça s'écrit comme ceci après vérification).

Il fallait donc recouvrir cette paille. Nous avons fait le choix d'utiliser un mélange de terre, sable et paille appliqué directement sur les bottes.

L'idéal pour réaliser des enduits terre est d'utiliser la terre provenant du terrain. Le problème que nous avons rencontré est que notre terrain comporte une partie terre végétale (sur environ 15 cm) et que le reste est composé quasi-exclusivement de cailloux.



Nous avons donc du "importer" de la terre de l'extérieur. Nous avons trouvé un chantier pas très loin de chez nous et le propriétaire et auto-constructeur nous a offert gracieusement la terre (merci Samuel).



Après avoir fait les tests nous nous sommes rendu compte que la terre dont nous disposions devait se mélanger de la manière suivante : 1 dose de terre pour 2 doses de sable avec 1 dose de paille (hachée) et environ 1/3 d'eau.

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Pour appliquer plus facilement l'enduit, il convient de passer une débroussailleuse à fil directement sur la paille des murs afin que celle-ci accroche mieux la terre (encore un outil dévié de son utilisation habituelle !). Je vous avais expliqué que les bottes posées à chant (ça s'écrit vraiment comme ça), présentaient de nombreux avantages (murs moins épais, meilleur tenue à la compression...), par contre l'accroche se fait plus difficlement car les fibres sur lesquelles l'enduit terre s'accroche sont perpendiculaires au sol.

Au préalable, la terre est mise dans des récipients remplis d'eau et malaxée (avec un malaxeur !) : ça donne une pâte dont on pourrait presque se faire des masques, tellement elle est argileuse ! La paille est hachée grâce à une débrousailleuse (!) dans un récipient (une grosse poubelle !).
Pour la préparation de l'enduit, il faut mettre en premier lieu le sable puis une partie de l'eau et de la paille. Ensuite, la terre est incorporée entièrement puis nous rajoutons le reste de la paille et de l'eau. Ce mélange doit être mélangé dans la bétonnière suffisamment longtemps pour qu'il ne présente plus de grosses mottes de terre.

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Un fois l'enduit préparé, il faut... l'appliquer !!!!
En théorie, l'enduit se pose en 3 couches :
-la couche d'accroche (ou gobti de terre). : c'est une fine pellicule de terre (environ 1 cm) qui est projetée à la tyrolienne. Le mélange projeté est une "soupe" grossière de terre et d'eau.
-la couche de corps (ou corps d'enduit) : c'est la couche principale. Elle doit permettre de rattraper les imperfections de la paille. L'épaisseur de cette couche varie de quelques centimètres à 7 voire 8 cm quand il y a de gros creux.
-la couche de finition : elle ne s'applique pas forcément en même temps que les premières car il faut laisser les matériaux de la maison travailler et se poser (il risque d'y avoir de grosses fissures).

Nous n'avons pas tout à fait suivi ce schéma car appliquer l'enduit sur les bottes à chant (si, si c'est vraiment la bonne orthographe) est assez galère. Le gobti n'accroche pas du tout donc nous avons dû faire directement une couche de corps d'enduit à la main.





Nous l'avons laissé sécher. Cette couche fait 2 à 3 cm et couvre simplement la paille. Une fois cette couche sèche, nous avons appliqué par dessus une deuxième couche plus épaisse couvrant les imperfections du mur. Nous n'avons certes pas un mur parfaitment rectiligne et droit mais cela fait partie du charme de la maison !
Cette deuxième couche peut s'appliquer soit à la taloche, soit à la truelle, soit au platoir (c'est une espèce de spatule avec les bords coupants).



Chacun trouve la méthode qui lui convient le mieux et avec laquelle il se sent le plus à l'aise.

Une dernière précision, nous avons posé une toile de jute au niveau du plancher de l'étage (forcément pas au RDC !), parce que le bois (les pannes et les solives) ne travaillent pas au même rythme que la paille ; il risque donc d'y avoir des fissures dignes de Padirac... Cette toile arme l'enduit et doit empêcher ces fissures.



Voilà où nous en sommes aujourd'hui. Nous avons passé les 2 couches sur tout le mur Est, le mur Nord est couvert à 80 % (environ) par les 2 couches (il reste environ 15 % du mur encore en paille). Le mur Sud est recouvert à environ 50 % de la deuxième couche et le mur Ouest n'est pas du tout commencé (il est sous bache pour éviter de prendre trop d'eau puisqu'il est à la "frappe d'eau").

Je continue à passer patiemment cet enduit et je le fais de mieux en mieux (c'est ma chérie qui le dit !). J'espère qu'il sera terminé avant l'hiver. L'objectif est d'avoir recouvert l'extérieur de 2 couches d'enduit avant les mauvais jours.
La couche de finition ne sera apposée que l'année prochaine (toujours pour laisser la maison travailler). Ce sera sans doute un enduit chaux, plus résistant à l'eau (indispensable car les façades sont très exposées !).
En ce qui conerne l'intérieur, on voit la paille partout, tous les enduits sont donc à faire.

Avis aux amateurs !!!!


Je vous tiendrai bientôt au courant au jour le jour de l'avancée des travaux mais je vais consacrer prochainement une rubrique à tous les trucs qui prennent beaucoup de temps (l'installation du puit canadien, les tuiles et la zinguerie, la pose des menuiseries, la toiture ...).

Dans les gros travaux en prévision (plus ou moins proche), il reste : la pose des drains extérieurs, les réseaux d'arrivée d'eau et d'évacuation, l'éléctricité bio-comptatible, la construction de la cuve de récupération d'eau de pluie, la pose du bardage extérieur, les cloisons... il en reste encore pas mal d'autres !!!

Ah si, s'il vous plaît, apportez-nous encore vos commentaires, ils nous intéressent énormément!!!

22.9.05

Le chanvre (et aussi la chaux)

Tout d'abord merci d'avoir répondu à mon cri de désespoir concernant les messages. Je me rends compte que de nombreuses questions restaient profondément enfouies et n'osaient pas ressortir alos s'il vous plait CON-TI-NUEZ à poser vos questions et à apporter vos remarques ; elles font partie du projet et nous permettent d'identifier des interrogations sur des points qui nous paraissaient évidents.

Mais revenons à nos moutons ou plus exactement à notre paille.
Notre maison en paille est également bâtie avec du chanvre et de la chaux. Tous deux proviennent de Dordogne : la chaux de Saint Astier et le chanvre des producteurs qui se sont regroupés pour pallier le manque français dans ce domaine. Mais pourquoi la Dordogne me direz-vous ? Je tiens à vous faire remarquer que c'est encore une question pertinente et que cela semble devenir une habitude. Bravo à vous ! N'hésitez pas à m'interrompre pour me poser des questions aussi justes. Ces produits viennent de Dordogne car en France il n'y a que 4 chaufourniers et que Saint Astier est le plus près de chez nous (en plus leurs tarifs ne sont pas très élevés).

Quelle chaux et quel chanvre?

Nous avons mis de la chaux hydraulique et de la chaux aerienne.

La chaux hydraulique (NHL 5) comporte une petite quantité de silice dans le calcaire ce qui donne cette hydraulicité minimimale qui assure l'ouvrage contre les intempéries et le rend imperméable aux eaux de ruisselement.

La chaux aerienne (NHL 2.5?) comporte une dose assez importante d'hydroxyde de calcium (ce qui donne ces propriétés aeriennes). Elle a ainsi une grande perméabilité à la vapeur d'eau (ce qui favorise les échanges aériens et hydriques) et une grande plasticité et souplesse à la pose.
La plupart de nos enduits comportant de la chaux sont constitués d'un mélange de ces 2 chaux (je vais tenter d'en donner les recettes).

Le chanvre

Nous avons utilisé 2 sortes de chanvre. Tout d'abord de la chènevotte (c'est la tige de la plante). Cette chènevotte a été utilisée dans l'isolation de toit. Ce chanvre a été fourni par Saint-Astier. Il s'agit de chanvre Isocanna produit en Espagne (si c'est pas malheureux alors que la France est le premier producteur européen de chanvre...).
Le second type de chanvre utilisé est du chanvre fibré (celui produit par des producteurs de Dordogne). Le chanvre fibré est constitué de la plante moins les graines (chenevie) qui sont utilisées pour l'huile, les cosmétiques...
Ce chanvre fibré est utilisé dans le remplissage des murs (et le sera dans la dalle).


Où avons nous mis de la chaux ?

En premier lieu nous en avons mis entre les bottes de paille lorsque celles-ci laissaient apparaitre l'ossature bois. Pour combler ces vides nous avons mis un mélange de chaux et de paille (1 seau d'eau + 1 seau de chaux aérienne + 5 seaux de paille + 1 pelle de sable). Nous en avons également mis dans les angles des murs.

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Ensuite nous avons fait tout le mur sud du rez-de-chaussée en chaux chanvre (hé oui, une entorse à la paille ! ce n'est donc pas entièrement une maison de petit cochon !!!!!). De chaque côté des poteaux porteurs du mur sud entre les ouvertures, un lattis en lattes de peuplier a été cloué.

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Le vide entre ces lattis est comblé par un mortier de chanvre (3 seaux d'eau + 1/4 de sac de chaux hydrauliquede 35 kg + 1/2 sac de chaux aerienne + 3 kg de pierre ponce + 1 sac de chanvre fibré de 100 litres). Ce mélange est mis à la main sans tassement particulier. De la pierre ponce ???????????? A quoi qu'ça sert ? ben ça permet une carbonatation et donc une meilleure prise du mortier pardi ! (vous m'en direz tant !).

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Le mur fait 25 cm de large (ça correspond à la largeur des poteaux).

Sur ce lattis est appliqué un autre enduit chaux chanvre qui est lissé. Il est composé de 6 seaux d'eau + 1/2 sac de chaux hydraulique + 1 sac de chaux aerienne + 4 kg de pierre ponce + 1 sac de 100 litres de chanvre. Cet enduit se lisse directement sur le lattis avec une taloche

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Sur cet enduit sera appliqué (très bientôt) un enduit terre.

Nous avons égalkement mis du chaux-chanvre sur le pignon Ouest avce la même technique.

Et le chanvre ?

Comme je vous l'ai dit plus haut, le toit a été isolé avec de la chènevotte en vrac (je vous en reparlerai dans peu de temps). Un petit lait de chaux permet de "crouter" le chanvre et d'éviter son tassement dans le temps. Le lait (ou badigeon de chaux) est composé d'un seau de chaux aérienne et d'un seau d'eau (il faut laisser reposer le mélange). Ce lait est appliqué avec des arrosoirs (bon forcément, c'est un peu incongru... mais vous verrez qu'il y a beaucoup de détournements de matériel dans un chantier écolo !).

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Je ne crois pas avoir oublié grand chose si ce n'est que tous ces mélanges sont préparés dans une bétonnière (une grosse).

Rendez-vous pour la suite ! ce sera probablement les enduits...

16.9.05

La paille

Comme son nom l'indique, notre maison en paille est ...en paille ! (la Palisse n'aurait pas mieux dit)
Ces bottes proviennent de Loudun (dans la Vienne) et sont produites par thierry GRIGNON.
Nous avions calculé qu'il fallait environ 300 bottes pour réaliser le remplissage de l'ensemble de la maison ; par sécurité nous en avons commandé 350. Suite à une mauvaise compréhension le producteur nous en a livré 380 !
Le prix de revient d'une botte est de 1,92€ TTC livrée. Les bottes mesurent (environ) 105x50x35 (en cm). Ces dimensions sont données à titre indicatif car leurs dimensions sont très variables (de 90 à 110 cm de long).



Le principe du remplissage est d'enchasser la botte entre 2 ossatures. Aussi convient-il de bien calculer la taille des bottes et de positionner l'écartement de l'ossature en fonction.



Une fois les bottes positionnées, il faut les compresser (pour éviter un tassement dans le temps). Pour cela nous nous sommes servis d'un cric de voiture qui permet un excellente compression.



Nous avons fait le choix de positionner les bottes à champ.

Mais pourquoi me direz-vous ?

Tout d'abord je vous rermercie de me poser une question aussi pertinente. Ensuite, il y a plusieurs causes :

1-Les bottes posées à champ mesurent 35 cm (contre 50 à plat) ce qui fait des murs moins épais sans perdre l'efficacité de l'isolation.

2-La compression est meilleure quand les bottes sont à champ puisque les fibres s'enchevètrent les unes dans les autres.

3-Poser les bottes à champ nécessite moins de bottes...

Par contre cette technique pose des difficultés ; en effet, l'ossature est toujours visible une fois les bottes posées (ce n'est pas forcément le cas quand les bottes sont posées à plat). Nous avons comblé ces trous (ces creux) par un mélange chaux paille



D'autre part, les enduits accrochent un peu moins bien puisque lorsque les bottes sont posées à champ les fibres de la paille sont perpendiculaires au sol ; donc l'accroche des enduits est moins bonne (CQFD).



Cela dit à partir des fondations que nous avons, en posant les bottes à champ, nous avons gagné 12m² (par rapport à la pose des bottes à plat).

Il a fallu recouper de très nombreuses bottes pour ajuster l'ensemble de l'ossature sur la longueur de la maison.

En conclusion et pour résumer : la pose des bottes de paille, c'est beaucoup plus galère qu'on peut le dire.
D'autant plus qu'avec une ossature il y a beaucoup de liens ! ce sont les fameux contreventements du charpentier... et poser des bottes rectangulaires dans un triangle ce n'est pas simple (si quelqu'un a une idée, nous sommes preneurs !)

Il nous a fallu fabriquer une machine à bottes et en particulier à bottes triangulaires.






Le plus galère a été de remplir les endroits où se trouvaient le plus de zones triangulaires en l'occurence les pignons.
C'est pour cette raison que nous n'avons rempli en paille que le pignon Est, l'autre (le pignon Ouest) est rempli en chaux-chanvre (on en reparlera très bientôt).



Au final ca ressemble à peu près à ça !

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Si vous lisez ces quelques mots c'est que vous avez résistez à mon pouvoir soporifique. Bravo !
Je suis jaloux des autres blogs que je visite car ils ont plein de messages (eux) SVP laissez-nous vos impressions, remarques, questions ... N'importe quelles inepties (même philosophiques)

14.9.05

encore des merci !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

On va remercier tous les gens sympas (y avait que ça !) qui ont participé jusqu'à ce stade, en essayant de n'oublier personne (ça va être dur car y en a un paquet !).
Donc merci à : Stéphane, Jean-Paul, Stéphane, Jean-Jacques, Christophe, Jo, Martial, Olivier (une spéciale pour lui que ça rendait triste de ne pas figurer dans les premiers merci !), Thierry, Manu, Jean-Marie, Stéphane (c'est jamais le même !), Jacky, François, Charles, Pierre-Laurent, Nicolas, Mickaël, Olivier, Zahra, Frédéric, Marc, Thierry, Thierry (encore un), Christine, Hervé, Emmanuelle, Xavier, Romain, Aurore, Jean-Phi, Fred, Valérie, Gwenola, Leatitia, Charlène, Allan, Axelle, Frédérique, Ivan, Pierre, Baudouin, Adélaïde, Marie-Laure, et tous les futurs !!!!!!!!!! Grâce à eux on a passé des supers moments, on a voyagé, réfléchi, ri, discuté, argumenté, découvert, avancé, bref, on a vécu plein de richesses et c'est ce qui rend la vie si intense ! donc MERCI !!!!!!!!!!!!!

prochain chapitre (à venir dans plus ou moins longtemps en fonction de la fatigue !): tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur la paille !

12.9.05

L'ossature

4 Juillet : Date de l'indépendance américaine (et alors), cette année c'est surtout la date de début des travaux de l'ossature.

La structure bois a été conçue par François HUBERT. il est charpentier basé en Dordogne (il m'a même autorisé à donner ses coordonnées 06.30.93.33.02).
Nous souhaitions que cette structure ne soit pas traitée. Nous avons donc convenu qu'elle soit en Douglas. La poutre du rez-de-chaussée et les poteaux qui la portent sont les seules pièces en chêne.

Cette structure (ossature et charpente) représente environ 12 m3 de bois.
La première étape a été d'assembler au sol les fermes (il y en 4). Une ferme est un assemblage de pièces de bois composé de 2 poteaux (de section 20x20), de 2 moises composant l'entrai (ce sont les bois parallèles au sol), de 2 arbalétriers (ce sont les pièces en diagonales). Les "arba" reposent sur un poinçon. Tous les bois qui s'appuient sur l'entrai sont boulonnés. Le reste est chevillé (les chevilles sont en acacia). Le choix du boulonnage s'est imposé car avec les chevilles il y a un risque plus grand de cassure des bois lors du levage de l'ensemble.

L'assemblage s'est fait au sol (au millimètre près). Une fois assemblé, l'ensemble de la ferme a été monté à l'aide d'un maniscopique (c'est un manitou avec une fourche télescopique pouvant dans notre cas porter les objets à 9 mètres).

Cette ferme assemblée et montée est posée directement sur le linteau chaînage ; une chaise triangulaire a permis de la stabiliser. Il faut avouer qu'il est magique de voir cette première ferme se monter . Nous avions, pour la première fois, une idée de la forme de la maison. Le levage est aussi très impressionnant (de nombreuses personnes y ont d'ailleurs assisté).

Les 4 fermes ont été montées en 2 jours. Elles sont liées par une faitière posée entre toutes les fermes Cette faitière est en 2 parties liées par une coupe en sifflet désabouté... En plus d'être poétique, c'est beau.

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L'ossature représente en fait le squelette de la maison. Les fermes sont reliées par des bois qui recevront le solivage de l'étage.

La poutre en chêne a été levée avec le maniscopique. Elle fait la longueur de la maison soit 12 mètres. Elle est de section 26x26 cm (soit un cubage d'environ 0.78 m3).

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Sur cette poutre vient reposer le solivage du plancher. Il servira à la pose de la sous-face du plancher de l'étage (on en reparlera plus tard).

Entre les fermes, nous avons posé des poteaux de plus petite section (11x5) tous les mètres (environ) afin d'y enchasser les bottes de paile. Cette ossature n'est pas chevillée mais tient par des équerres.

Ce squelette posé, il attendait les bottes de paille pour les murs, les menuiseries et les caissons de toit.

L'ossature a été doublée aux endroits des menuiseries. Ce doubalge est nécessaire car une fois les bottes enchassées entre l'ossature, les "réservations" pour les huisseries risquent de réduire (car les bottes font faire bomber l'ossature).

L'idéal est de poser les huisseries (portes et fenêtres) avant les bottes. Nous les avons posées après...

Le montage de toute l'ossature a necessité environ 3 semaines à 4 personnes (plus ou moins à plein temps).

En tout cas, merci encore à toutes les petites (et les grandes) mains qui ont travaillé d'arrache-pied (hahaha !) pour faire pousser notre maison (très aérienne à ce stade et ô combien... belle !!!) comme un champignon (ou presque !). C'est chouette le bois, et en plus, ça sent super bon !

9.9.05

La maçonnerie (partie 2) : Le soubassement (ou libage)

Les semelles c'est bien mais pas suffisant pour le charpentier (c'est exigeant un charpentier !). Il fallait donc monter des "parpaings" sur 60 cm (c'est la cote que nous avions définie au moment où nous avions "tiré" les niveaux). Ces 60 cm de parpaings s'appellent le soubassement dans notre région et le libage dans d'autres. (d'où le titre du chapitre)

Des parpaings ?

Il a fallu faire un choix : que mettre sur ces semelles ? (ben du cuir pardi !)
Nous avions la possibilité de mettre des parpaings traditionnels mais le bilan écologique des parpaings est fort mauvais donc...

Nous avons opté pour des blocs de pierre ponce en soubassement. Ils sont commercialisés par la société Cogebloc

www.cogebloc.com

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Ils ont (eux) un excellent bilan écologique (même s'ils ont un liant ciment) ; ils évitent les remontées capillaires et jouent donc parfaitement le rôle que nous attendions d'eux. Le problème des ces blocs est leur prix (5.45 € TTc le bloc non livré). Ils sont de dimensions parfaites pour nos fondations puisqu'ils mesurent 35cm (de large) x 20 cm (de haut) x 50 cm (de long). L'avantage de ces dimensions est qu'ils ont exactement la même largeur que les bottes de paille (35 cm).

Bref, nous avons fait le choix de ces blocs pour la maison (40 mètres linéaires) mais pas pour le garage (16 mètres linéaires) en raison du prix. Pour le garage, nous avons pris des parpaings "normaux" !

Une fois ce choix fait, il fallait commencer (et finir aussi, c'est mieux !). J'ai tracé aux cordeaux l'emplacement exact où devaient se poser les blocs de pierre ponce (en faisant toujours attention aux angles droits).

Nous avons commencé par le garage car les blocs de pierre ponce, en plus d'être relativement chers, ont été très longs à arriver. Au moment où les parpaings du garage ont été posés, les blocs n'étaient toujours pas là !!!

Une fois la livraison de ces blocs effectués (nous les avons achetés chez Eco-habitat : www.ecohabitat.fr, nous avons pu débuter (enfin) la pose.

J'ai bénéficié de l'aide de moultes peronnes (grand merci à eux) pour poser le 1er rang. Il a été nécessaire de toujours vérifier les niveaux (horizontalement) mais aussi les aplombs (verticalement) afin d'avoir les 2 premiers niveaux posés au mieux.

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Au-dessus de ces 2 niveaux, nous avons posé un linteau-chaînage (ce sont des blocs en U dans lesquels on pose un ferraillage et où on verse du ciment assez liquide).

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Ce système est assez long mais relativement simple à poser et permet à un novice de rendre un travail plus qu'acceptable au chapentier (c'est pour quand la médaille ?).




Une fois cette maçonnerie terminée, elle n'attendait plus que la venue de vrais pros pour poser l'ossature !!!

Je rajoute que les parpaings, les semelles, en bref, les fondations (et ron et ron petit patapon), ça a été du travail, du travail, et encore du travail, et surtout beaucoup de stress pour tenir le délai du prochain épisode !!!
Heureusement qu'on ne s'est pas usés jusqu'à la moëlle avec des fondations cyclopéennes ! (on avait dû bien sentir le vent !).

5.9.05

La maçonnerie (partie 1) : les semelles

Le mois de juin a été l'occasion de découvrir les joies de la maçonnerie !
Je n'avais aucune expérience en la matière ; j'avais seulement participé à un stage à l'écocentre Pégase Périgord (http://www.ecocentre.org)

Je me suis donc retrouvé face à un terrassement (ni plus ni moins que des trous) qu'il fallait combler !

Les semelles faisaient le tour de la maison et du garage (sauf la partie Est du garage qui n'était pas creusée). En tout, il y avait 56 mètres linéaires de fondation (40m pour la maison et 16m pour le garage).
Nous avons dû faire un premier choix pour respecter notre logique écologique.

Quels matériaux ?

Après avoir fait le tour des différentes possibilités, nous avons opté pour des semelles en béton armé traditionnel. Il est certain que ce choix n'est pas le plus écologique que nous puissions faire ; pourtant, nous avons fait ce compromis au vu des autres possibilités à savoir :

-les fondations cyclopéennes (ou béton romain) consistent en un empilage de pierre noyées dans un lit de chaux (hydraulique). L'avantage de cette technique est d'utiliser de la matière première entièrement naturelle mais elle prend un temps très important (et il fallait finir pour la venue du charpentier le 4 juillet) et elle coûte plus cher que des semelles béton !

-des semelles en chaux-bambou : cette technique ne fait pas l'unanimité auprès des autoconstructeurs. Certains considèrent en effet qu'il faut éviter de mettre des matières organiques (bambous en l'occurrence)dans des semelles. Pour ma part j'aurais souhaité pouvoir réaliser cette technique mais je n'ai pas trouvé de bambous de section suffisante (10 cm de diamètre) Il m'aurait été possible d'en obtenir mais pas avant le mois de juillet et venant de Bali !
Nous avons donc fait le choix de mettre une semelle béton, armée d'un ferraillage acier en T.

Il a ensuite fallu savoir si la structure du terrain (des cailloux, des cailloux, das cailloux) permettait la pose à même la tranchée du béton. Nous avons fait le choix de réaliser un coffrage compte tenu du fait que la tranchée creusée s'effritait énormément.

Dire qu'il faut faire un coffrage paraît simple ! Le réaliser beaucoup moins !!! (surtout pour un novice). Nous (Jean-paul, Jean-Marie et moi) avons acheté des planches à coffrage que nous avons installées sur une hauteur de 30 cm environ (soit 2 planches les unes sur les autres). Il a fallu lier les planches entre elles mais surtout, il a fallu recreuser une partie de la tranchée car elle n'était pas parfaitement d'équerre... C'est vraiment galère !

Il a fallu près de 3 jours de travail pour réaliser un coffrage de 56 mètres de long , 30 cm de profondeur et de 60 cm de large.

Au fond de la fouille, nous avons enfoui dans le sol, un fil de cuivre torsadé qui servira de prise de terre.. Par dessus nous avons mis le ferraillage (à environ 10 cm au dessus du fond de fouille).

Nous avons ensuite fait venir une toupie de béton (ou plutôt 2) qui nous a déposé le fameux béton B25 dans les fouilles à l'aide d'un tapis. Il nous a fallu 12 m3 de béton (à 124.62€ TTC le m3 livré avec le tapis), pour nos semmelles (plus le fond de la cuve de récupération d'eau de pluie).

Il aurait été possible d'utiliser une betonnière de 300 l (que j'ai acheté) pour faire les fondations, mais il aurait fallu environ 40 bétonnières pour le même résultat. La seule différence est que les 2 toupies ont déposé les 12 m3 en 1h30 (trajets comrpis), alors qu'il aurait fallu 2 voire 3 jours à la bétonnière (arrgh !).

3 semaines avant la venue du charpentier, nous avions donc une "magnifique" semelle en béton armé, prête à recevoir le soubassement (ou libage) qui servira lui-même de support à l'ossature... mais ceci est une autre histoire...

1.9.05

Le terrassement

30 mai. Cette date constitue le début des travaux. La pelle a commencé à creuser. Elle a mis à jour la réelle nature du terrain... des cailloux, des cailloux et quelques cailloux...
J'ai suivi de près le décapage pour que les hauteur soient conformes à ce que nous souhaitions.
Nous voulions que le fond de fouille soit à - 85 cm du niveau 0 (qui correspond au niveau fini de la maison).
La plateforme de la maison devait être à -40 cm et celle du garage à -20 cm.
Nous avons profité de la présence de la pelle sur le terrain pour lui faire creuser les tranchées des différentes arrivées (eau, éléctricité...), le puit canadien et la cuve de récupération d'eau de pluie.

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Le terrassement a pris finalement 2 jours et, compte-tenu de la nature du terrain, il a fallu évacuer environ 80 m3 de cailloux (hiboux, genoux, choux...)

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Au final, le terrain décapé, la pelle rentrée chez elle, nous nous sommes retrouvés avec un terrain emmenthal (plein de trous). Ce terrain, qui paraissait grand jusque là est soudain devenu minuscule...

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Il nous restait à faire :
La maçonnerie...(to be continued)